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Les idées reçues sur les pompes à chaleur (PAC)

11 décembre 2024

Avant de remplacer un système de chauffage, il est essentiel de procéder à des travaux d'isolation de l'immeuble. Une isolation performante des murs, toitures, fenêtres et planchers réduit les déperditions de chaleur et permet de maintenir une température intérieure confortable tout en consommant moins d'énergie. Pour les pompes à chaleur (PAC), une bonne isolation est particulièrement importante, car leur efficacité est optimale lorsqu'elles fonctionnent à basse température. En isolant correctement, on peut abaisser la température de consigne du chauffage, maximisant ainsi le rendement de la PAC et réalisant des économies d'énergie tout en réduisant l'empreinte carbone du bâtiment.

Les pompes à chaleur (PAC) gagnent en popularité dans les projets de rénovation énergétique, notamment en copropriété. Toutefois, certaines idées reçues persistent et peuvent freiner leur adoption. Il est important de lever ces préjugés pour vous permettre de faire un choix éclairé. Voici les principales idées reçues sur les pompes à chaleur, accompagnées d’explications fondées sur des connaissances actuelles et des retours d’expérience.

Idée reçue n°1 : "Les pompes à chaleur ne sont pas efficaces en hiver"

Une idée répandue est que les pompes à chaleur perdent en efficacité lorsque les températures baissent, ce qui limiterait leur capacité à chauffer correctement les logements en hiver. Pourtant, les PAC modernes sont conçues pour rester performantes même par temps froid. Les modèles récents peuvent produire de la chaleur à des températures extérieures de -7°C à -15°C sans difficulté, avec des technologies qui permettent d’atteindre 60-65°C pour le chauffage ou l’eau chaude sanitaire.

Par ailleurs, lorsqu'une rénovation énergétique globale est réalisée, le besoin en chauffage du bâtiment diminue fortement. En améliorant l'isolation des murs, des toitures, et en remplaçant les fenêtres par des modèles performants, les déperditions de chaleur sont réduites. La pompe à chaleur n’a donc pas besoin de produire de l’eau très chaude, même par temps très froid, ce qui lui permet de conserver un bon rendement et de rester efficace. Une enveloppe thermique de qualité permet ainsi de maintenir les performances de la PAC tout en optimisant la consommation d’énergie.

Idée reçue n°2 : "Les pompes à chaleur sont trop bruyantes"

Le bruit généré par les unités extérieures des pompes à chaleur, notamment les modèles air/air et air/eau, est une préoccupation fréquente. Si les premières générations de PAC pouvaient effectivement être bruyantes, les technologies actuelles ont fortement évolué. Les modèles récents intègrent des systèmes d’isolation phonique avancés et des ventilateurs à faible bruit, avec des niveaux sonores souvent compris entre 40 et 50 décibels, soit l’équivalent d’une conversation normale.

Pour minimiser les nuisances sonores, il est recommandé de bien choisir l’emplacement de l’unité extérieure et d’utiliser, si nécessaire, des dispositifs d’isolation acoustique. Les PAC eau/eau et géothermiques, quant à elles, n’émettent pratiquement aucun bruit, car elles ne possèdent pas d’unité extérieure.

Idée reçue n°3 : "Installer une pompe à chaleur n'est pas rentable"

Il est parfois avancé que le coût d’installation d’une pompe à chaleur est trop élevé par rapport aux économies d’énergie qu’elle peut générer. En réalité, bien que l’investissement initial soit plus élevé qu’une chaudière traditionnelle, de nombreuses aides financières (MaPrimeRénov', Certificats d'Économies d'Énergie, aides de l'ANAH, aides locales) permettent de réduire considérablement le coût d’installation.

De plus, après une rénovation énergétique, les économies réalisées sur les factures de chauffage sont encore plus importantes, car les besoins en énergie sont plus faibles. Avec un coefficient de performance (COP) d’environ 3, les PAC peuvent réduire les dépenses énergétiques de 60 à 75 % par rapport à un chauffage classique. À long terme, l'investissement est donc rapidement amorti, surtout lorsque la valeur du bien augmente grâce à l'amélioration de la performance énergétique (Diagnostic de Performance Énergétique, DPE).

Idée reçue n°4 : "Les pompes à chaleur ne peuvent pas remplacer les systèmes de chauffage haute température"

Certains pensent qu’une pompe à chaleur ne peut pas remplacer les chaudières classiques, notamment dans les bâtiments équipés de radiateurs haute température (70-80°C). Or, les PAC haute température modernes sont conçues pour atteindre ces niveaux de chauffe, permettant de continuer à utiliser les radiateurs existants sans les remplacer.

De plus, une rénovation énergétique qui améliore l’isolation du bâtiment permet de réduire le besoin en température pour le chauffage. Par exemple, un bâtiment bien rénové peut passer d’un régime de 80/60°C à 60/40°C. Cette réduction des besoins de chauffage permet à la PAC de fonctionner de manière plus optimale, d’autant plus que la température nécessaire pour maintenir le confort thermique est moins élevée. La combinaison d'une pompe à chaleur performante et d'une rénovation énergétique efficace garantit ainsi une efficacité maximale, sans nécessiter de recourir à d'autres systèmes.

Idée reçue n°5 : "Les pompes à chaleur ne sont pas écologiques à cause de l'électricité qu'elles consomment et des gaz frigorigènes qu’elles utilisent”

Les pompes à chaleur consomment de l’électricité, qui peut provenir de sources non renouvelables. Cependant, en France, le mix énergétique est faiblement carboné, grâce à la forte part de nucléaire et d’énergies renouvelables. Par conséquent, les émissions de CO2 associées à l'utilisation des PAC sont bien inférieures à celles des systèmes de chauffage au gaz ou au fioul.

En outre, lorsqu’une rénovation énergétique est effectuée, les besoins en électricité pour le chauffage diminuent considérablement, ce qui réduit encore davantage l’empreinte carbone. Les économies d’énergie réalisées par la PAC contribuent à une transition énergétique plus durable, d’autant plus si l’électricité est produite localement via des panneaux solaires.

Concernant les gaz frigorigènes qui sont utilisés pour le fonctionnement des PAC, la règlementation européenne FGaz pousse les industriels à développer de nouvelles machines avec des gaz moins impactant. D’ici quelques années, toutes les PAC sur le marché fonctionneront avec des fluides neutres pour la planète.

Idée reçue n°6 : "Une pompe à chaleur ne peut pas produire suffisamment d'eau chaude sanitaire pour une copropriété"

Il est parfois avancé que les pompes à chaleur ne sont pas adaptées à la production d'eau chaude sanitaire (ECS) dans les grandes copropriétés. En réalité, les PAC actuelles sont capables de fournir de l'eau chaude jusqu'à 65°C, ce qui est suffisant pour répondre aux exigences sanitaires (prévention des légionelles) et couvrir les besoins en ECS de manière efficace.

En même temps que l’installation d’une PAC, il est conseillé de procéder à une isolation des tuyauteries, ce qui permet de réduire les déperditions de chaleur des réseaux de distribution d'eau. Cela garantit une production d’ECS performante même dans les grands immeubles collectifs.

Conclusion

Les idées reçues sur les pompes à chaleur sont souvent basées sur des informations obsolètes ou des expériences passées avec des systèmes moins performants. Les avancées technologiques récentes et l’importance d’une rénovation énergétique globale démontrent que les PAC sont une solution viable, écologique et rentable pour les copropriétés. En combinant l'installation d'une PAC avec des travaux d'amélioration de l'enveloppe thermique, les bâtiments bénéficient d'une réduction significative de leur consommation énergétique, d'un meilleur confort thermique et d'une empreinte carbone réduite.

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